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Selon les statistiques de l’Anah (Agence nationale de l’Habitat), la France recense plus de 4.8 millions de passoires thermiques, soit une habitation sur quatre. La moitié de ces logements énergivores sont occupées par des ménages aux revenus modestes. En hiver, ces derniers se retrouvent dans une situation délicate.
Ils sont contraints de payer une facture d’énergie élevée (voire très élevée) pour un confort inexistant. Notons que ces passoires thermiques sont les principaux émetteurs de CO2 du pays. Pour toutes ces raisons, l’Etat a décidé de les éradiquer, la lutte contre les passoires thermiques est devenue une « priorité nationale ».
Beaucoup de gens pensent qu’une passoire thermique est un logement délabré et insalubre. Mais ce n’est pas le cas. De quoi s’agit-il exactement ?
En réalité, le terme passoire thermique désigne une habitation énergivore, incapable de retenir la chaleur à l’intérieur. Il s’agit le plus souvent d’anciens bâtiments réalisés avant 1975 avec des techniques d’isolation désuètes.
En hiver, leur consommation de chauffage est importante, et en été, la chaleur s’accumule à l’intérieur du logement. En d’autres termes, c’est une habitation difficile à chauffer et à rafraîchir. Une situation qui entraîne une facture d’énergie exorbitante pour un minimum de confort.
Mais quelle est la raison de cette dépense énergétique phénoménale ? En réalité, le défaut d’isolation thermique est à l’origine du problème. La chaleur s’échappe à travers ses diverses parois comme la toiture, les murs ainsi que les contours des fenêtres et des portes. En somme, une passoire thermique n’est autre qu’une maison très mal isolée. Ses parois comprennent plusieurs ponts thermiques et elles manquent d’étanchéité.
Notons que les passoires thermiques représentent 45% des consommations d’énergie du pays. En outre, elles sont responsables de 25% des émissions de gaz à effet de serre de la France.
Tous les logements ayant une étiquette énergétique F ou G et dont la consommation d’énergie dépasse les 330 kWh/m² par an sont considérés comme des passoires thermiques. Il faut souligner que toutes ces informations sont obtenues via un DPE (Diagnostic de performance énergétique) du logement.
En juin 2019, le gouvernement français a adopté la loi Energie-Climat dans le but d’accélérer la transition énergétique. Elle embarque un plan d’action axé sur 4 thématiques incluant notamment la lutte contre les passoires thermiques. Dans son plan de relance économique présenté le jeudi 3 septembre dernier, le Premier Ministre Jean Castex a annoncé que les mesures pour éradiquer ces logements énergivores ont été renforcées et ce, dans le but de les éliminer définitivement d’ici à 2028. Quelles sont ces mesures ?
Evidemment, c’est la première mesure prise par l’Etat pour lutter contre les passoires thermiques. La rénovation des bâtiments énergivores est effectivement le seul moyen d’améliorer leur performance énergétique. Ainsi, plusieurs aides sont proposées pour financer les travaux. MaPrimeRenov compte parmi les financements les plus importants.
Cette subvention sera accessible à tous les ménages y compris les propriétaires bailleurs à partir de 2021. Elle embarque de multiples atouts à savoir la rapidité et la facilité d’obtention, le cumul avec plusieurs dispositifs d’aide ainsi que l’importance du financement accordé. Par ailleurs, une prime spéciale sera attribuée aux foyers qui veulent réaliser une rénovation globale de leur logement.
Enfin, l’Etat va proposer un bonus « passoire thermique ». C’est une bonification accordée aux foyers qui ont réussi à sortir leurs logements du statut de « passoire énergétique » après les travaux de rénovation. Les primes CEE (ou primes énergie) sont cumulables à MaPrimeRénov’ ainsi que l’éco-PTZ et la TVA réduit à 5,5% s’ajoutent au lot.
A compter de 2021, les propriétaires d’un logement ayant une étiquette énergie F et G n’auront plus le droit d’augmenter le loyer entre deux locataires s’ils ne réalisent pas des travaux de rénovation énergétique. Les locataires pourront même demander une baisse du loyer.
A partir de 2022, les propriétaires seront obligés de réaliser un audit énergétique du logement à mettre en vente ou en location. De cette manière, le futur locataire ou le futur acheteur aura un aperçu du montant des dépenses d’énergie de son futur logement. Le document en question doit également comprendre des propositions de travaux adaptés à la passoire thermique et le coût y afférent.
A compter de 2023, les habitats trop énergivores seront étiquetés « logements indécents ». Les propriétaires seront obligés de les rénover avant de les mettre en location. A partir de 2028, une autre mesure sera en vigueur. Elle oblige les propriétaires de passoires thermiques à accomplir des travaux de rénovation énergétique qui permettront au logement d’atteindre la classe E (sauf en cas de contraintes techniques architecturales ou de coût trop élevé). Le non-respect de cette obligation engendrera des sanctions.
Il a été déjà mentionné dans la loi Energie-climat que les propriétaires désireux de mettre en vente ou de louer un bien immobilier et qui n’ont pas accompli les travaux requis sont tenus d’en informer les futurs acheteurs et locataires. En effet, ils doivent indiquer dans l’annonce immobilière, l’acte de vente ou le contrat de bail locatif le non-respect de l’obligation de travaux.
La seule solution possible consiste à améliorer la performance énergétique du logement. Voici quelques étapes à suivre pour obtenir le résultat souhaité.
La première chose à faire est de déterminer si l’habitat est réellement une passoire thermique. Pour cela, il faut faire appel à un expert pour accomplir un audit énergétique ou bilan thermique. Après avoir réalisé des tests et des examens, il établit un diagnostic. Le document comprend différentes données à savoir, l’étiquette Energie du logement ainsi que son étiquette Climat mettant en évidence la quantité de CO2 qu’il émet dans l’atmosphère. Bien entendu, le diagnostic en question contient des conseils et des recommandations concernant les travaux à accomplir pour accroître la performance énergétique du bâtiment.
Comme il a été mentionné précédemment, une passoire thermique est un habitat mal isolé. Ainsi, pour améliorer son étiquette énergie et son étiquette climat, il faut réaliser des travaux d’isolation thermique. En améliorant son isolation, on peut réduire les pertes de chaleur. Notons que 30% des déperditions thermiques proviennent du toit, 25% des murs, 15 % des fenêtres et 10% du plancher bas.
Ainsi, pour optimiser la performance énergétique de son habitat, il faut en premier lieu réaliser l’isolation de la toiture ou des combles ainsi que les murs. Il est aussi recommandé d’installer des fenêtres dotées de double vitrage et d’isoler le plancher bas. Tous les travaux sont à confier à un artisan qualifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).
Pour avoir un habitat à la fois économe en énergie et respectueux de l’environnement, il est conseillé de l’équiper d’un chauffage écologique et économique. C’est le cas de la pompe à chaleur, de la chaudière à haute performance énergétique, du chauffage au bois comme le poêle ou la chaudière à bûches et à granulés ainsi que le chauffage solaire.
En somme, la France compte encore quelques 4.8 millions de passoires thermiques. Pour les éliminer, il faut les identifier en incitant les propriétaires à réaliser un audit énergétique. Ensuite, il faut les encourager à accomplir des travaux de rénovation énergétique notamment à mieux isoler leurs logements.
Dans son plan de relance, l’Etat prévoit d’accorder des financements comme une prime forfaitaire accessible dès la fin des travaux dont MaPrimeRénov, une prime spéciale rénovation globale ainsi qu’un bonus « passoire thermique ».
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